La Fête des Vignerons vue par des aveugles

A l’occasion de la représentation du jour, nous avons suivi un groupe de spectateurs « handicapés de la vue » qui ont mis tous leurs sens en éveil pour jouir eux-aussi pleinement de l’historique spectacle.

«Je suis contente d’avoir pu voir ça avant de perdre complètement la vue! Si je n’étais pas venue, j’ai la sensation qu’il me serait manqué quelque chose du patrimoine suisse!»

Il y a vingt ans, Marie Lorwich, 52 ans, pensait pourtant que la Fête des Vignerons était un truc de vieux. La rétinite pigmentaire, redoutable maladie génétique dégénérative et irréversible, ne s’était pas encore déployée en elle avec son cortège de souffrance mais aussi d’éclairantes prises de conscience… Ce mardi à Vevey, ils étaient une trentaine de membres de la section vaudoise de la Fédération suisse des aveugles (FSA), comme elle, à être venus assister à la représentation diurne du spectacle.

La Suisse plutôt en avance

Leur arrivée au pied de l’entrée F de l’arène de 20 000 places n’est pas passée inaperçue. Fendant la foule, coiffés de casquettes bleues portant le sigle de leur association, armés de leur canne blanche et escortés d’un accompagnateur voyant chacun, ces spectateurs pas tout à fait comme les autres se réjouissaient d’assister au spectacle à leur façon.

A savoir un peu avec la vue pour ceux qui en avaient encore, et aussi beaucoup avec les oreilles et leurs autres sens. «C’est clair qu’on ne va pas tout voir mais nos accompagnants vont nous décrire ce qui nous échappe et nous allons capter l’ambiance», expliquait Pierre Calore avant le début du spectacle.

L’Aiglon de 52 ans préside la section vaudoise de la FSA et se bat pour que la culture reste accessible à ceux qu’ils appellent «les handicapés de la vue». En Suisse, la chose est en assez bonne voie. Certains musées ou même certains cinémas jouent par exemple le jeu de l’audioguide, mais il y a encore du travail.

Le metteur en scène conquis

Apparemment, le Tessinois Daniele Finzi Pasca, metteur en scène du spectacle le sait. Le Tessinois a en effet intégré des handicapés parmi les 5 500 acteurs-figurants officiant dans sa création. Abordé avec culot en plein préparatifs d’avant spectacle par Marie Lorwich, le quinquagénaire lui prend les mains chaleureusement et échange avec plaisir avec elle, là où on s’attendait au mieux à une sorte d’agacement contenu vu les circonstances.

«Ça ne me surprend pas de voir des malvoyants ici. La perception des choses va bien au-delà de la vue. Certains chamans, capables de ressentir des choses se passant à des kilomètres d’eux, le montrent», lâche ensuite mystérieusement l’artiste avant de replonger dans ses préparatifs.

La vue baisse mais la lucidité augmente…

Ici, les handicapés de la vue sont bichonnés. Ils sont assis à quelques mètres de la scène. L’air déplacé par les comédiens leur rafraîchit le visage en ce jour de canicule. Le bruit de leurs pas se prolonge en vibrations jusqu’à eux. Leurs parfums viennent éveiller leurs narines. «Et puis il y a leur joie communicative, qui même dans la pénombre ou le noir total, se ressent», confie Sabrina Faretra, qui ne voit plus que des ombres mais qui reste lumineuse malgré ou même grâce à cela.

La mère de famille de 43 ans a fini par accepter son handicap et comme beaucoup d’autres ayant parcouru avant elle ce douloureux chemin, elle y a gagné en sérénité, et paradoxalement, en lucidité. La Vaudoise se voit comme une battante. Aucun déplacement ne lui fait plus peur. Les bains de la Gruyère ou encore l’ONU à Genève ont déjà eu droit à ses visites.

Tout commence et finit autour d’un verre

«Aujourd’hui, je suis comblée. Je partage beaucoup avec d’autres personnes handicapées de la vue. Nos visions se complètent ou se recoupent. Il y a beaucoup de partage. Tous nos autres sens sont en éveil, ce qui nous permet de jouir nous aussi de cette fête des vignerons.»

Celui du goût sera mis à contribution lors du banquet d’après spectacle. La joie ambiante est amplifiée dans les décis de bon blanc et les partages qui en découlent. Pierre Calore jubile: «Sur un événement comme celui-là, on est happé par nos ressentis. Moi par exemple, le «Ranz des vaches» m’a donné des frissons. Alors on ne voit pas tout c’est bien clair, mais quel grand bol d’émotions!»

Source de l’article (le matin.ch)


Diaporama

Le numéro de l’hôpital pour aveugles a été usurpé

Un ou des individus usurpent depuis jeudi le numéro de téléphone principal de l’hôpital ophtalmique à Lausanne. L’établissement met en garde la population et a déposé plainte.


L’hôpital précise que le numéro principal pour atteindre la réception ou les urgences, soit le 021/626 81 11, reste actif. (Photo: DR/ophtalmique.ch)

 

Pour des raisons encore inconnues, un individu utilise ce numéro lors de ses appels sortants, indique vendredi l’hôpital dans un communiqué. Cette pratique, qui consiste à faire apparaître sur l’écran du destinataire un autre numéro que celui de l’appelant, porte le terme de «spoofing».

Depuis jeudi après-midi, une centaine d’appels de ce type ont été référencés par le central de l’hôpital, précise à Keystone-ATS le service de communication. Les destinataires se trouvent pour la plupart dans les cantons de Vaud, Fribourg, Berne et Valais.

Les téléphones ne visent pas les patients. «Les personnes reçoivent un appel qui est immédiatement interrompu et rappellent ensuite notre hôpital. Ou elles ont un contact très bref avec une personne», précise le service de communication.

La Direction de la Fondation Asile des aveugles a déposé plainte. L’hôpital précise que le numéro principal pour atteindre la réception ou les urgences, soit le 021/626 81 11, reste actif.

Source: (nxp/ats)

Des ateliers pour les aveugles et malvoyants à La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel

La section neuchâteloise de la Fédération suisse des aveugles et malvoyants invite les personnes souffrant d’un handicap de la vue à des portes ouvertes à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds pendant tout le mois de juin.


Aveugles et malvoyants sont souvent isolés et peinent à sortir de chez eux.David Marchon

 

Pour mieux se faire connaître, la section neuchâteloise de la Fédération suisse des aveugles et des malvoyants ouvre ses portes au public une fois par semaine durant tout le mois de juin, à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds. Objectif de cette action: offrir des cours et des ateliers créatifs de bricolage aux personnes souffrant d’un handicap de la vue, dans des endroits conviviaux et avec un esprit de partage.

«Les aveugles et malvoyants sont des gens qui n’ont pratiquement pas de visites, qui sont isolés. Ils auront ainsi l’occasion de partager leur vécu», explique Clémentine Tschappat, formatrice au sein de la Fédération, en précisant qu’elle a également envie de les «faire sortir» et de partager ses connaissances avec eux.

Ces activités créatives sont encadrées par des responsables qualifiés et adaptées aux besoins des personnes aveugles ou malvoyantes, ainsi qu’aux diverses classes d’âge. «De nombreux participants se sont déjà découvert des talents insoupçonnés dans diverses techniques artisanales, textiles ou figuratives, toutes adaptées aux handicaps visuels», assure Clémentine Tschappat.

INFOS PRATIQUES

Neuchâtel: les mercredis 5, 19 et 26 juin de 14h30 à 17h, paroisse Saint-Norbert, rue de la Dîme 81. Renseignements au 079 156 51 62.
La Chaux-de-Fonds: chaque jeudi de juin de 14h à 16h30, rue du Doubs 107. Renseignements au 079 156 53 11.

Source: Arcinfo.ch

Sursauter à l’arrêt de bus pour le bien des aveugles

par Lucie Fehlbaum – Les bornes d’info des transports publics ont désormais une voix. Les aveugles disposent d’une télécommande pour la déclencher.


 

La foule est compacte à l’arrêt TPG. Il est 17h30, les travailleurs rentrent chez eux, les élèves d’un collège tout proche traînent encore un peu. Sortie de nulle part, une voix robotique s’élève: «ligne 43, en direction de Loëx-Hôpital, prochain départ dans 2 minutes». Sursaut général. Qui a parlé?

La scène se reproduit régulièrement depuis deux mois et les Genevois feraient mieux de s’y habituer. Cette soudaine effusion vocale des bornes d’informations TPG est indispensable aux personnes aveugles et très malvoyantes. Elles disposent d’une télécommande qui enclenche la fonction. Plus de doute possible sur la ligne et la destination, ni sur le temps d’attente. «Nous avons testé ce dispositif dès novembre avec l’Association pour le Bien des aveugles (ABA), indique François Mutter, porte-parole des TPG. Le test a été concluant et nous avons fini d’équiper nos 180 bornes au début du printemps.»

«Nous souhaitions du son depuis longtemps, se réjouit Bernard Jost, chargé de projet à l’ABA. Cela existe à Berne sous la forme d’un bouton posé sur la borne. A Genève, les autorités sont parties du principe que les gens appuieraient dessus en boucle pour casser les pieds de tout le monde. Nous avons trouvé le compromis de la télécommande.» Pas plus grande qu’une pièce de 5 francs, elle sera utile à 200 utilisateurs. Pour l’heure, l’ABA en a distribué à 50 de ses membres. «Les TPG nous ont offert les 100 premières, que nous distribuons petit à petit. Nous achèterons les 100 suivantes grâce à nos soutiens.» Seul regret de Bernard Jost, l’objet est destiné aux seuls autochtones. «Avec une application, les touristes très malvoyants ou aveugles pourraient géolocaliser les bornes et enclencher la fonction vocale par Bluetooth,» imagine-t-il.

Source: 20min.ch

Il empiète sur les lignes de guidages dévolues aux malvoyants, mais on ne lui en veut pas…

Six mois après son marquage, le guidage pour aveugles est contrarié par une installation artistique, sur la place de la Gare de Bienne. La faute à l’artiste Thomas Hirschhorn? «Pas du tout! Sa sculpture a été planifiée lorsque le guidage n’existait pas», rectifie Esther Garo, la malvoyante qui a conduit le projet de lignes blanches.


La sculpture de l’artiste se construit sur les lignes blanches dévolues aux malvoyants. L’artiste est pourtant dédouané.


En sortant de la gare, le lignage tactilo-visuel haut de 3 millimètres à l’usage des malvoyants est temporairement interrompu. Pour accéder aux bus et aux trolleys, il convient de contourner l’amas de palettes. Image: DR

 

En sortant de la gare, le lignage tactilo-visuel haut de 3 millimètres mène aux bus et aux trolleys, à condition désormais de contourner l’amas de palettes qui sert d’infrastructure à la Robert Walser-Sculpture imaginée par Thomas Hirschhorn, invité par l’association Expositions suisses de sculpture.

Quelqu’un d’attentif

La signalétique en relief posée à la va-vite sur la place de Gare satisfait Esther Garo: «Nous avons trouvé en Thomas Hirschhorn quelqu’un de très attentif aux préoccupations des handicapés», indique-t-elle. La preuve: des rampes accessibles en chaises roulantes apparaissent dans la structure en construction, l’ouverture de l’exposition étant fixée au 15 juin.

L’interruption du lignage tactile est désormais signalée sur le sol et ceux qui tiennent une canne blanche n’ont qu’à suivre les palissades pour retrouver leur chemin. Sur le grillage, les voyants sont sensibilisés à la déficience visuelle: «Les règles: Garder les chemins dégagés. Ne mettez rien contre le mur. Prêter assistance», indiquent les affiches jaunes.

source:(lematin.ch)

100 chanteurs Gospel et musiciens sur scène au profit du GRSA

De retour après une présence remarquée lors de « Lumina 2017 » à St-Maurice, le Spirit of Hope fête ses 25 ans d’existence au Théâtre du Martolet le 4 mai à 16h30. Pour l’occasion il sera entouré de l’Orchestre Philarmonique du Collège de Wettingen. Cet événement exceptionnel est unique et public (chapeau à la sortie) au profit du GRSA (Groupement Romand des skieurs aveugles et malvoyants) qui fête également 50 ans d’existence en 2019.

Les 25 ans du « Spirit of Hope »

Le Spirit of Hope fait désormais partie des Chœurs Gospel qui comptent en Suisse. Il se trouve que St-Maurice (VS) est jumelée à Obersiggenthal (AG) et que c’est justement dans cette localité qu’a été créé il y a 25 ans le Spirit of Hope. Avec les années, le chœur a développé sa joie de chanter, un style fait de puissance, de cœur et de conviction pour un répertoire qui nous embarque entre classique et contemporain. A St-Maurice le 4 mai, les 60 chanteurs et musiciens seront accompagnés par 40 jeunes du Philamonischer Orchester Kantonsschule Wettingen pour une prestation unique dans le cadre des Jubilés de « Spirit of Hope » et du « GRSA ».

Écouter un extrait de la play-list du Spirit of Hope sur le site www.spiritofhope.ch

Les 50 ans du GRSA

Le Groupement romand de skieurs aveugles et malvoyants (GRSA) qui pour célébrer ses 50 ans invite le public et ses membres à découvrir le nouveau programme de « Spirit of Hop » a été fondé à Lausanne le 9 mai 1969. Il compte 380 membres répartit dans toute la Suisse. Le but du groupement est de favoriser la pratique du ski et de ses dérivés pour les personnes en situation de handicap visuel. La personne concernée (veste jaune) et son guide (veste rouge) forment un tandem durant une activité. Ils partagent en toute sécurité les joies de la glisse, dans un esprit de complicité. Durant une saison le groupement cumule au total près de 900 jours de ski.

Visiter le site du Groupement romand de skieurs aveugles et malvoyants (GRSA)

Le challenge est de se mobiliser en faveur du GRSA et remplir les 900 places du Théâtre du Martoret à St-Maurice, pour assister à 1h45 de pur plaisir vocal et musical.

Pour soutenir cet événement vous pouvez télécharger et diffuser ce flyer auprès de tous

Écouter le flash spécial de Radio Chablais partenaire de cet événement

Un voyageur aveugle face aux obstacles

Mieux vaut être solide sur ses pieds lorsqu’on emprunte le nouveau Duplex TGL, mis en service en Suisse alémanique sur une ligne. Un recours d’Inclusion handicap contre le wagon est pendant au Tribunal fédéral.


L’ouverture des portes, l’escalier intérieur, le marchepied: autant de chausse-trapes que le voyageur aveugle Gerd Bingemann doit éviter dans le nouveau train duplex.
Images CHARLY RAPPO

 

Gerd Bingemann se penche sur le bouton d’ouverture des portes du train qui vient de s’immobiliser en gare de Wil (SG). «C’est une bonne idée, le signal sonore, mais vous l’entendez, vous?» C’est le début d’un voyage jusqu’à Saint-Gall et retour, durant lequel le juriste de 58 ans, aveugle, explique quelques-unes des raisons ayant poussé l’organisation faîtière Inclusion handicap à recourir au Tribunal fédéral contre le nouveau train à deux étages des CFF.

Depuis février 2018, cinq trains duplex pour le trafic grandes lignes roulent entre Coire et Bâle par Zurich et Saint-Gall. «Cette ligne impose l’utilisation de véhicules à fortes accélérations pour permettre le respect de l’horaire», expliquent les CFF dans une documentation en ligne, comme pour s’excuser d’utiliser un matériel qui n’est pas encore au point.

Depuis le premier retard constaté en 2012, les mauvaises nouvelles n’ont fait que s’accumuler pour le train construit par le Canadien Bombardier.

Volume sonore très faible

Mais les dérangements – les Alémaniques ont surnommé le train Pannenzug, «train à pannes» – ne sont pas ce qui irrite le plus Gerd Bingemann. Musicien, licencié en droit, ancien judoka, devenu progressivement aveugle en raison d’une maladie héréditaire, notre guide travaille à l’Union centrale suisse pour le bien des aveugles. Pour lui, le nouveau Dosto FV est surtout synonyme d’erreurs de conception.

Retour à l’entrée du wagon. Un bip-bip est effectivement perceptible, mais il faut presque coller son visage au bouton d’ouverture pour l’entendre. Or le signal acoustique devrait être audible à une distance de deux mètres.

Nouveau problème, mais pour les malentendants, à l’entrée du train: les reflets sur la vitre du tableau digital sont éblouissants. Il faut chercher le bon angle pour lire les informations. Les CFF ont promis de corriger très vite ce point très important.

Trompeuse main courante

Qui voit bien, entend bien et marche sur ses deux jambes ne fera peut-être pas attention au prochain obstacle. Il est, toutefois, permis de penser que des personnes sans problème de motricité risquent elles aussi la chute, surtout si elles ont le nez fixé sur un téléphone portable. La main courante des escaliers reliant les deux étages du train n’a, en effet, pas la même longueur des deux côtés des marches. Lorsque l’on descend du côté le plus large, comme le fait l’écrasante majorité des voyageurs, et que la main arrive au bas de la rampe, le passager considère instinctivement qu’il est arrivé au bas des escaliers. Mais ce n’est pas le cas: il reste encore deux marches.


La main de Gerd Bingemann arrive au bas de la rampe, il considère instinctivement qu’il est arrivé au bas des escaliers. Mais ce n’est pas le cas: il reste encore deux marches.

 

«De plus, lorsque vous arrivez à éviter la chute et à conserver tant bien que mal votre équilibre, vous atterrissez sur un plan incliné», explique Gerd Bingemann. La fameuse rampe d’entrée, inclinée à 15%, prévue pour les personnes en chaise roulante et contestée par Inclusion handicap.

«Les concepteurs nous ont expliqué que la main courante devait stopper à cet endroit-là pour une question de largeur de la voie de fuite, poursuit le juriste. Mais c’est insensé de laisser les gens risquer de tomber à cause d’une norme!»

A Saint-Gall, le train subit l’un des dérangements qui font dire aux CFF qu’ils «ne sont pas satisfaits des performances actuelles des nouveaux trains»: les portes ne s’ouvrent pas. Dans un rapport, publié début février, la régie indiquait que cet incident est responsable de plus d’un tiers des perturbations. Une dame confirme en soupirant: «Ça arrive tout le temps…»

Le contrôleur finit par ouvrir manuellement une porte depuis l’extérieur, mais sans pouvoir actionner la plaque faisant la jonction, au sol, entre le train et le quai. Il devra donc aider tous les passagers ayant quelque difficulté. Des personnes âgées doivent traverser tous les wagons pour parvenir à l’ouverture. Quant à Gerd, il confie: «Ils sont super, les contrôleurs, de nos jours!»


Suite à une pane le contrôleur finit par ouvrir manuellement une porte depuis l’extérieur, mais sans pouvoir actionner la plaque faisant la jonction, au sol, entre le train et le quai. Il devra donc aider tous les passagers ayant quelque difficulté.

 

Tous ces problèmes – il faudrait encore citer, entre autres, les porte-bagages à l’étage, auxquels les malvoyants se cognent la tête, ou des barres d’appui mal placées – auraient pu être évités, selon Gerd Bingemann. «Il est vrai que nous avons été consultés par les CFF tôt dans le processus. Certains des aspects ont été reproduits dans une maquette que nous avons pu visiter. Mais pour ce qui est des points sur lesquels le Tribunal fédéral devra se prononcer, soit ils n’étaient pas visibles, soit notre critique n’avait pas été prise en compte. D’où notre choc lors de la visite du wagon terminé, juste avant Noël 2017.»

Des points positifs aussi

Mais Gerd Bingemann tient à saluer les points positifs. «Les aveugles et malvoyants ont droit à un accompagnant gratuit, et le Call Center Handicap de Brigue, où nous pouvons commander de l’aide pour un trajet, fonctionne très bien.»

Il est l’heure de prendre le train du retour, direction Wil. «Pour des raisons techniques, le train n’est pas prêt à rouler», annonce-t-on dans le haut-parleur. Eclats de rires sur le quai. «Ah, celle-là, je ne l’avais pas encore entendue», commente Gerd Bingemann.

La loi est loin d’avoir été mise en œuvre

L’organisation faîtière Inclusion handicap fait recours au Tribunal fédéral pour défendre le droit, inscrit dans la loi sur l’égalité pour les handicapés (LHand), à l’accès autonome aux transports publics. Quinze ans après son adoption, la loi est encore loin d’avoir été mise en œuvre. Explications de Marc Moser, porte-parole d’Inclusion handicap.

Les autres trains des CFF, à un ou deux étages, sont-ils accessibles en toute autonomie par les personnes handicapées?

Cela dépend. Les plus vieux trains, soit ceux qui ont été mis en service avant l’adoption de la LHand, ne sont pas accessibles du tout. Depuis, la situation s’est beaucoup améliorée. Certains trains, à un et même à deux étages, sont accessibles pour les personnes avec un handicap. Les trains à deux étages plus anciens sont même utilisables par les personnes en chaise roulante sans aide extérieure. Il est donc tout à fait possible de construire des trains duplex sans obstacle.

Est-ce que le public comprend le besoin d’autonomie des handicapés?

La compréhension existe, mais partiellement. Elle peut diminuer durant les heures de pointe par exemple. Et, souvent, les gens ne comprennent pas qu’une personne en chaise roulante ou malvoyante ne veut pas dépendre systématiquement d’aide extérieure.

La LHand est entrée en vigueur en 2004. Quel bilan tirez-vous?

La majorité des cantons et des communes ont du retard. Cela concerne surtout les arrêts de bus. Actuellement, nous estimons que seuls 5% d’entre eux sont conformes à la loi. Il est d’ores et déjà évident que le délai pour l’adaptation, qui court jusqu’en 2023, ne sera pas tenu. Pendant des années, les autorités et les compagnies de transport ont dormi. Nous venons d’intervenir à Bâle-Ville où un projet de réaménagement devant la gare ne tenait pas compte des personnes avec handicap. Le département concerné a décidé de corriger le projet.

En ce qui concerne le transport ferroviaire, Inclusion handicap constate un développement globalement positif. Nous reconnaissons l’engagement des CFF en faveur de l’égalité pour les personnes handicapées. Malheureusement, dans le cas des Duplex TGL, cet engagement n’a pas été suffisant.

Handicapés consultés

Les CFF estiment avoir correctement intégré les organisations de personnes handicapées. Outre la maquette en bois grandeur nature de 2011, «la visite d’un vrai wagon avait été réalisée «le plus tôt possible», rappelle le porte-parole Frédéric Revaz. Concernant la norme européenne STI-PMR, qui autorise une pente maximale de 15% pour la rampe d’entrée, le porte-parole rappelle qu’«il s’agit du droit suisse». Elle avait été intégrée à l’ordonnance sur les chemins de fer, ce qu’avait reconnu le Tribunal administratif fédéral lorsqu’il a rejeté la plupart des revendications d’Inclusion handicap.

L’organisation a abandonné deux des quinze points jugés lacunaires et trouvé un accord avec les CFF sur quatre autres. Les neuf derniers forment le recours au Tribunal fédéral déposé en janvier.

Source: Le Nouvelliste

La naissance des surfaces podotactiles

Seiichi Miyake, né en 1926 et mort en 1982, est un inventeur japonais. Il est connu pour avoir conçu les surfaces podotactiles, qui aident les piétons aveugles ou malvoyants à se déplacer.

En 1965, Miyake utilise ses propres fonds pour concevoir les briques tactiles. Les surfaces ont deux types : une avec avec des points et l’autre avec des lignes verticales. Les points indiques aux piétons qu’ils sont en danger, tandis que les barres verticales signifient qu’il est possible de continuer à avancer.

Deux ans plus tard, le 18 mars 1967, la ville d’Okayama est la première à installer cette invention pour les malvoyants.

10 ans plus tard, le système devient obligatoire dans les gares de la compagnie ferroviaire Japanese National Railways. Elles se sont ensuite progressivement répandues au Japon et dans le reste du monde.

En mémoire de l’inventeur le 18 mars 2019 un Google Doodle lui rend hommage.


Les surface podotactiles qui aident les piétons malvoyants à se déplacer.

 

Note:
Une surface podotactile, ou bande d’éveil de vigilance, est une surface présentant une texture que les piétons atteints d’une déficience visuelle peuvent reconnaître au toucher (par les pieds, au travers des chaussures, ou à la canne blanche), et dont on recouvre le sol de certains lieux publics pour leur signaler un danger : un obstacle, la sortie d’une zone sécurisée (principalement sur les trottoirs à l’entrée des passages piétons, et au bord des quais de voies ferrées), un changement de niveau (la bordure du trottoir, une ou plusieurs marches d’escalier), etc.

(KKG)

Les aveugles veulent montrer leur créativité

La Fédération suisse des aveugles organise une expo-vente de produits artisanaux, samedi de 10h à 16h. Une occasion pour renflouer un peu les caisses de la structure et valoriser des créateurs malvoyants.


Le handicap visuel n’empêche pas de faire preuve de créativité. Des personnes aveugles exposent des produits (sacs, pendentifs, bougeoirs, sculptures) qu’ils ont réalisés le samedi 24 novembre à la rue de Genève à Lausanne

 

Exercer une activité créative et artisanale tout en étant en bonne compagnie et avec un encadrement professionnel à disposition. Les centres de formation et de rencontre de la Fédération suisse des aveugles (FSA) ont un double rôle: permettre aux personnes malvoyantes d’avoir une activité valorisante et les sortir de l’isolement social. Ce dernier volet se présente avec plus d’acuité à l’approche des fêtes de fin d’année. «Pour beaucoup de personnes aveugles et malvoyantes, la période de l’Avent est difficile, surtout si elles n’ont pas d’activité professionnelle ou de réseau social suffisant», constate Jeanene Guye-Matthey, responsable du centre de formation et de rencontre de Lausanne.

En fonction des jours, ils sont entre 6 et 25 à se retrouver sur le site de la rue de Genève à Lausanne pour partager un repas, et des moments de bricolage et de créativité.

Les dons baissent mais l’inspiration est là

Seulement voilà, cette année, alors que les dons reçus par la FSA sont en baisse. Les responsables de la FSA pensent que cette chute a probablement un lien avec le scandale de l’atelier pour aveugles de Brigue (VS).

Information de la défense des intérêts sur l’objet soumis au vote du 25 novembre 2018

Chère Lectrice, Cher Lecteur,

Par ce courrier, nous nous sommes donné l’objectif de vous aider à former votre opinion pour les votations fédérales du 25 novembre. Nous vous remercions de prendre connaissance de ces lignes, en espérant que vous pourrez ainsi répondre avec détermination à la question soumise au vote.

La surveillance des assurés
La Suisse doit donner son avis, le 25 novembre, sur le droit des assurances sociales de pouvoir, également à l’avenir, surveiller les assuré-e-s, dont elles supposent un abus. Concrètement, il s’agit de l’objet soumis au vote: «modification de la loi fédérale sur la partie générale du droit des assurances sociales (LPGA) – base légale pour la surveillance des assurés».

Par ces informations, la FSA veut faire connaître à ses membres les arguments pour et ceux contre ce projet de loi.

Les observations secrètes sont intégrées dans la Loi fédérale sur la partie générale du droit des assurances sociales (LPGA). Elles sont appliquées dans le cadre des assurances sociales suivantes au niveau fédéral: assurance-invalidité; assurance-accidents (seulement l’assurance obligatoire); assurance-chômage; assurance-maladie (sans l’assurance complémentaire); les prestations complémentaires à l’AI/AVS; assurance-vieillesse et survivants; assurance militaire; assurance maternelle; allocations familiales.

Les articles sur la surveillance ne concernent pas l’aide sociale; celle-ci est dans la compétence des cantons et des communes.

Arguments des partisans du projet de loi

Enrayer l’abus du système social
-L’abus doit à nouveau pouvoir être combattu de manière efficace.
-Des observations secrètes sont autorisées comme dernier instrument utilisé dans des conditions clairement définies.

Tout le monde paie l’abus du système social
-L’abus nuit à toutes celles et tous ceux qui paient des primes.
-Également les personnes recevant un revenu modeste doivent cofinancer l’abus.
-Les assuré-e-s honnêtes sont intéressé-e-s au fait qu’aucune prestation inutile soit payée.

Protéger les assurances sociales
-L’abus mine la confiance dans les assurances sociales.
-Les assurances sociales sont basées sur la solidarité.
-La lutte contre l’abus renforce l’état social.

Un cadre clairement défini apporte la transparence
-Le projet de loi apporte une base légale claire.
-La lutte contre l’abus qui a fait ses preuves peut être poursuivie.
-La législation pour la surveillance est très restrictive.

Arguments des opposant-e-s au projet de loi

Non à la surveillance démesurée
Dans le nouveau texte de loi, le lobby des assurances a rendu possible, au Parlement, que la pratique actuelle de surveillance soit élargie aux assurances-maladies, à l’AVS, l’assurance-chômage et aux prestations complémentaires (PC). Ça va beaucoup plus loin que jusqu’ici et entrave nettement la sphère privée.

Non à ce qui est arbitraire
L’abus des assurances sociales est répréhensible à juste droit. La police et la justice ont la compétence et les instruments pour entreprendre des poursuites pénales en cas d’abus. Cela se déroule selon des règles précises. Les assurances ne veulent plus s’y tenir. Avec le projet de loi, elles seraient habilitées à faire des observations secrètes selon leur bon gré, sans contrôle externe.

Non au paragraphe d’accès au trou de serrure
Les détectives des assurances ont non seulement le droit de surveiller dans les lieux publics, mais aussi de faire des photos, enregistrements et films dans des endroits privés à la portée de tous. Des drones peuvent également être utilisés. Les détectives des assurances n’auront à l’avenir quasiment plus aucune limite quant aux moyens techniques auxquels ils pourront recourir. Avec le projet de loi, les détectives des assurances ont davantage de compétences que la police et le service de renseignement dans la lutte contre le terrorisme.

Non au fichage par les assurances
Les caisses-maladie et assurances nous demandent de voter pour leur accorder un chèque en blanc leur permettant de surveiller leurs assuré-e-s. Par un non à ce projet de loi, nous exigeons des règles claires et fondées sur le droit pour la lutte contre l’abus.

Meilleures salutations,

Daniela Moser – Joël Favre – Olivier Maridor – Sascha Feldmann
Défense des intérêts
Téléphone 031 390 88 33
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